Au-delà de la récession, les diverses enquêtes menées montrent que la diminution du nombre des consultations vétérinaires tient surtout à une fragmentation des services, à la concurrence d’Internet (vente en ligne de produits, aliments et substances médicamenteuses non soumises à ordonnance). Le choc de l’addition en fin de consultation vaccine bien souvent le client de revenir, n’ayant pas compris le coût des actes ni la nécessité d’un suivi et d’une médecine préventive.
Enfin, la résistance des chats à faire le voyage jusqu’aux structures vétérinaires reste un frein majeur.
Le métier de vétérinaire doit changer !
Il faut se rendre à l’évidence : les bonnes intentions des vétérinaires ne suffisent pas. En 10 ans, et malgré son statut de premier animal de compagnie en nombre, le chat reste un animal sous-médicalisé dont les consultations ont chuté de 14 %. Des laboratoires pharmaceutiques et des associations pour les animaux domestiques ont donc mis en place six focus groupes avec des praticiens et six avec des propriétaires de chats, ne s’étant pas rendus de l’année chez le vétérinaire.
Une enquête en ligne a, par ailleurs, interrogé 1938 propriétaires de chats et 401 vétérinaires d’animaux de compagnie.
- 68% des praticiens pensent qu’ils peuvent mieux faire, en termes d’accueil et prise en charge des patients félins ;
- 46 % se sont récemment investis dans cet objectif, sans s’en donner toujours pleinement les moyens ;
- Seulement 18 % offrent une salle d’attente séparée physiquement et visuellement des autres animaux de compagnies (les chiens par exemple) ;
- 11 % proposent des rendez-vous ou des journées de consultations dédiées aux chats exclusivement ;
- 35 % des vétérinaires réservant une salle de consultation à la médecine féline.
- Enfin, si tous s’accordent à penser que le chat est un patient d’avenir, seulement 13 à 15 % ont entrepris une véritable démarche qualité, pour devenir réellement plus hospitalier vis-à-vis d’une espèce qui met un point d’honneur à se distinguer des autres.
Le chat arrive par hasard dans le foyer, ce qui est moins le cas du chien…
Contrairement au chien dont la venue dans la famille est désirée, planifiée (choix de la race, achat), le chat arrive par hasard dans les foyers, l’occasion fait le chaton.
« C’est le chat qui m’a trouvée », témoigne une propriétaire de chats.
D’ailleurs, la vision que le propriétaire a du chat va de pair avec la gratuité : animal résistant aux maladies, à la douleur, toujours en bonne santé, l’archétype de l’animal de compagnie “low cost”.
Si le chien est un véritable compagnon, pour le propriétaire lambda le chat n’est qu’un animal. A qui aucun parasite ne saurait s’attaquer puisqu’il vit confiné à l’intérieur. De façon intéressante, les lois sur les chiens dangereux (Lois de 1999) ont donné à la gent canine un statut et une reconnaissance importants, leur conférant le respect.
Un chien qui divague est hors-la-loi, un chat qui vagabonde est dans son bon droit, vivant sa vie, le plus naturellement du monde.
Être convaincus pour être convaincants
Il faut trouver la clé pour ouvrir les portes de la médicalisation et de la fraternité vétérinaire aux chats. En formant l’assistante à des méthodes d’accueil, qui donne la première impression et en formulant clairement la nécessité de l’examen de santé annuel, sur lequel les vétérinaires ont admis eux-mêmes donner leur langue aux chats…
Ils sont incapables de justifier clairement l’intérêt de la consultation de bonne santé.
S’efforcer de se convaincre soi-même de la vérité qu’on a entrevue est le premier pas vers le progrès ; persuader les autres est le second. Il en est un troisième, peut-être moins utile, mais fort enviable néanmoins, qui est de convaincre ses adversaires, témoigne un praticien.
Avec l’aide des vétérinaires félins, pour aider les médecins des animaux de compagnie à mieux médicaliser le premier NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) à avoir réussi, le chat ! Et bannir une fois pour toute l’appellation de canins qui colle à la peau des vétos, dont on comprend sans peine que les chats aient une dent contre eux.
Les mots donnent le sens du futur, changeons notre vocabulaire !
